Et voici mon guide de survie aux réflexions lors des réunions de famille (coucou Noël…) !
Lors des réunions de famille et lorsqu’on a de l’acné, il peut être fréquent d’être confronté à des réflexions sur l’état de sa peau. Ces réflexions peuvent être volontairement “méchantes”, pour charrier le cousin ou la cousine qu’on a pas vu depuis longtemps, ou maladroites et couvertes de bienveillance, pour montrer son intérêt et préoccupation à notre nièce ou petit-fils.
Dans tous les cas, il peut être utile de savoir les encaisser !
Pour être passée par là, je vais vous partager les astuces qui m’ont le plus aidée à ne pas mal vivre les réflexions sur l’état de ma peau.
N°1 : Souvenez-vous que votre famille est humaine

La première étape pour moi, est de se souvenir que votre famille est composée en premier lieu d’humains, avant d’être votre oncle, tante, maman, papa, cousin·e etc.
Et ces humains ne sont pas parfaits, ils ont leur vécu, leurs blessures, leurs convictions, leurs croyances, qui sont différentes des vôtres !
Cela ne veut pas dire que vous devriez être ok avec tout ce qu’ils disent, ou accepter ou apprécier toutes les remarques qu’ils peuvent vous faire, mais juste que dans l’intérêt de votre bien-être, il est préférable d’accepter qu’ils sont différents et ne font toujours de “bonnes” choses.
Vous pouvez choisir de laisser couler parce que vous vous aimez suffisamment pour ne pas vous mettre dans des états de stress ou de colère. Je le vois comme un acte d’amour envers moi-même de laisser couler les choses sur lesquelles je ne peux avoir de prise !
Donc si quelqu’un vous fait une réflexion sur votre peau, que l’intention soit bien ou mal-veillante, vous pouvez choisir de le regarder en vous disant que c’est un défaut de cette personne, que tout le monde en a, et passer à autre chose pour votre propre santé mentale !
N°2 : En réalité, tonton Robert est peut-être jaloux de vous

Comment ça tonton Robert est jaloux de moi s’il me rappelle avec tendresse que je ressemble à une calculatrice et que, oh lala, qu’est-ce-que c’est drôle !
Ce que je veux dire ici, c’est que même si vous pensez connaître un membre de votre famille, vous ne savez pas tout de cette personne et de ce qui se trame dans sa tête.
Si vous prenez une réflexion sur le fait que vous ne vous maquillez pas et n’essayez pas de camoufler l’acné, cela renvoie peut-être à la face du membre de votre famille que lui ou elle-même ne s’accepte pas. Qu’iel s’interdit d’être certaines choses pour se conformer à ce qu’on attend de lui ou elle. Qu’il ne s’aime pas suffisamment pour être capable de s’assumer comme vous le faites. Peut-être que le membre de votre famille jalouse quelque chose de votre vie : votre salaire, votre statut, vos accomplissements, à quel point vous êtes dévoué·e pour pépé ou mémé, le fait que vous ayez des enfants, un·e conjoint·e etc.
Quand l’ego prend le dessus, il se souvient de cet adage : la meilleure défense c’est l’attaque. Plutôt que de réussir à vivre avec le fait qu’iel est jaloux·se de quelque chose que vous avez, il préfère, souvent inconsciemment, vous réduire à l’état de votre peau. Et cela lui permet d’attaquer l’aspect de votre peau, en ayant la sensation qu’en abaissant autrui, par effet d’optique, iel sera supérieur.
En réalité, on ne s’élève qu’en élevant autrui, pas en les abaissant !
Nous ne connaissons pas les peurs et les blessures qui se cachent chez les membres de notre famille, et il est bien possible que ces attaques sur votre apparence ou votre peau soit le fruit de l’ego essayant de se protéger et se rassurer !
Tout cela est inconscient, c’est pour ça qu’en en prenant conscience VOUS, vous vous offrez l’opportunité de vous détacher et prendre du recul sur les réflexions faites.
Cela peut même vous donner envie d’en savoir plus sur cette personne et comprendre ce qui se cache derrière, car ce n’est pas parce que vous voyez tata ou tonton 2 fois par an aux réunions de famille que vous connaissez ce qui se joue vraiment en eux !
Réagir avec auto-dérision
Une astuce que je peux vous proposer est de réagir avec (beaucoup) d’auto-dérision, pour désamorcer la réflexion et montrer que cela ne vous atteint pas (même si c’est faux et que ça vous touche, au moins cela permet de prévenir de prochaines réflexions !).
Généralement, le plaisir de faire une réflexion est d’avoir une réaction en retour, si vous-même vous répondez avec auto-dérision, l’autre verra qu’il n’y a pas de prise sur vous et il y a fort à parier qu’il ne refasse pas de réflexion du genre.
Par exemple, à une réflexion de type “hum, miam miam ta peau on dirait de la pizza, et vu comme elle brille ya même le supplément huile picante”, on peut répondre “oui t’as vu ? c’est hyper pratique le dimanche soir quand je suis posé·e devant Netflix, quand j’ai faim, plus besoin de commander, je prends un bouton et hop, un bout de pizza !”.
Attention cependant de ne pas en abuser car je ne suis pas pour la dévalorisation volontaire et systématique de soi-même, l’auto-dérision étant parfois une manoeuvre de l’ego pour dire sous couvert d’humour, ce qu’il pense vraiment de négatif de lui-même !
N°3 : Seules les personnes malheureuses essaient de rendre malheureux


Je pense que tout est dans le titre : seules les personnes malheureuses essaient de rendre malheureux autrui et se réjouissent du malheur d’autrui.
Si quelqu’un de votre famille montre un réel plaisir à vous envoyer une pique sur votre peau, dites-vous que ce plaisir est proportionnel au degré de malheur en dessous.
Le but n’est pas de se réjouir du malheur que peut ressentir cette personne, mais encore une fois, d’avoir un outil pour prendre de la distance et du recul sur la situation. Cela permet de décaler votre pensée de “votre peau a un problème” à “cette personne a un problème”.
Aucune personne réellement heureuse ne se lève le matin en se demandant “tiens, comment pourrais-je faire chier quelqu’un aujourd’hui ?” ou “tiens, comment pourrais-je blesser et humilier autrui aujourd’hui ?”.
Alors si quelqu’un essaie de vous blesser ou de vous humilier par le biais de votre peau, respirez un grand coup et rappelez-vous ces mots.
Vous pouvez même répondre et poser la question ouvertement “Tonton, je vois que tu essaies d’utiliser ma peau pour m’humilier, mais j’ai une question pour toi : est-ce-que tu penses que les gens heureux dans leur vie essaient d’humilier leur propre famille ?”.
Franchement, j’aurais presque envie que ça m’arrive pour avoir le plaisir de la sortir ! Ahah
N°4 : “Tu es une orange”


Ce concept a été une révélation pour moi en cette année 2020 : je l’ai découvert dans cette excellente vidéo TedX de Frederik Imbo dont le nom est “how not to take things personally?” ou en français : “comment ne pas prendre les choses personnellement ?”.
Je vous recommande chaudement de regarder cette vidéo avant votre réunion familiale pour booster encore plus vos capacités à gérer le regard et/ou les réflexions de vos proches !
Dans cette vidéo il explique la chose suivante : si un jour, quelqu’un vient vous voir et vous dit “tu es une orange”, vous allez lui répondre “comment ça je suis une orange ? Pas du tout je suis un humain, je ne suis pas une orange !”. S’il persiste, vous vous direz juste qu’il est fou ou qu’il a tort.
En revanche, si quelqu’un vous dit “tu es moche”, et que cela vous affecte, alors quelque chose se joue en vous… Car dans l’absolu, quelle est la différence entre entre dire à quelqu’un “tu es une orange” ou “tu es moche” ?
Dans les deux cas, cela est une croyance personnelle qui n’a rien à voir avec vous.
Alors pourquoi dans le cas de l’orange, nous pensons que l’autre a tort, et dans le cas de l’apparence physique, nous nous sentons blessé ?
Frederik explique que la différence se fait au niveau de notre propre croyance : si cela nous blesse, c’est que nous croyons nous-même être moche. Nous ne croyons pas être une orange, mais nous croyons être moche.
Du coup, en attendant de réaliser et croire profondément que vous êtes beau ou belle quel que soit l’état de votre peau, lorsque vous prenez une réflexion sur votre peau, adoptez ce traducteur instantané : imaginez-vous que la personne vous a dit “tu es une orange”, et agissez en conséquence ! Cela vous permettra aussi d’éviter d’intérioriser cette reflexion, et d’alimenter vos propres réflexions dépréciatives à votre égard.
EN CONCLUSION : COMMUNIQUONS… !
Parfois, nous avons une telle image de nous-même que nous manquons de discernement en entendant certaines réflexions…
Nous avons tendance à voir les choses avec notre prisme, notre souffrance, et il est facile de se dire “mais comment peut-iel ne pas voir ma souffrance ? Que je suis malheureux.se à cause de ma peau ? Que je suis plus que ma peau ? Pourquoi me considère-iel moche à cause de ma peau ?”.
Cela peut amener à de facheuses interprétations !
Par exemple, un Noël où j’avais eu beaucoup de poussées d’acné, et étant sous traitement dermatologique, ma peau était aussi grasse que sèche, avec de la peau qui pèle, des boutons rouges bien à vif… j’étais extrêmement complexée et je passais une heure le matin à me maquiller pour essayer de camoufler ce que j’appelais “la misère”à ma propre famille…
Le soir, je dormais avec ma cousine, et en allant me coucher, démaquillée et prête à me mettre au lit, elle a eu un choc : “Oh mais je savais pas que t’avais autant d’acné sous ton maquillage !” (ou quelque chose dans ce style).
Cela m’a blessée car j’ai immédiatement associé à sa surprise le fait qu’elle trouve cela moche, et par extension, qu’elle me trouve moche. Pour moi, c’est comme si j’avais entendu “ah mais tu étais jolie maquillée, mais maintenant que tu démaquillée avec toute cette acné je suis choquée par tant de laideur”.
Nous avons discuté il y a quelques mois de cette conversation dont elle se souvient, et m’a avoué la chose suivante : pour elle, cela était presque un compliment dans le sens où elle trouvait que j’étais extrèmement douée en maquillage pour réussir à camoufler aussi bien mon acné. Elle était impressionnée par un de mes talents. Et j’ai juste entendu “tu es tellement moche que j’en suis choquée”.
Comme quoi, nous pouvons être biaisé par notre propre vision de nous-même…
La conclusion que je voudrais vous partager ici est : communiquons !
Si vous vous sentez mal à l’aise avec des réflexions, rien ne vous empêche de dire à la personne